Marché européen
Séance à deux vitesses pour débuter la semaine sur les grains européens. Il aura en effet fallu attendre l’ouverture des cours américains pour voir Euronext enclencher une nouvelle épopée haussière. Les opérateurs financiers voient en effet le risque météo se resserrer à travers le globe, donnant lieu à des rachats de positions massifs. In fine, il faut remonter à septembre 2023 pour voir de tels niveaux atteints en clôture sur les céréales européennes.
Parmi les éléments à souligner, le déficit hydrique en Russie a laissé place à quelques épisodes de gel ces derniers jours, de quoi attiser les craintes des opérateurs. Son de cloche opposé en Europe de l’Ouest où la pluie reste d’actualité dans bon nombre de régions. Ce retour en force de la météo vient perturber les marchés, créant de l’inquiétude sur la scène internationale. A cela s’ajoute des considérations géopolitiques puisqu’en refusant le cessez-le-feu, Israël vient de nouveau souffler sur les braises d’une escalade dans les tensions.
Le colza retrouve la zone symbolique des 480 €/t sur l’échéance août 2024, une première depuis 8 mois dans un contexte toujours tendu sur la graine. Avec une floraison européenne sujette à discussion, des volumes canadiens de plus en plus tournés vers le marché intérieur, des incertitudes sur la production ukrainienne, il faudra compter sur l’Australie pour détendre le bilan. Or, le pays est coupé en deux avec un déficit hydrique marqué sur l’Ouest, principal zone de production de colza dans le pays.
Marché américain
Le rachat de positions des opérateurs financiers sur fond de risque météo propulsait les cours américains vers le haut alors que le risque se porte aussi bien sur l’Europe que sur la Russie, les Etats-Unis, le Brésil ou encore l’Argentine. C’est notamment le cas en maïs avec des écarts d’estimation de production toujours colossaux entre les analystes privés sud-américains et l’USDA. Alors que l’office US publiera un nouveau rapport ce vendredi, les ajustements à attendre sont nombreux. Si les attentes tablent sur 52,14 Mt de production de maïs en Argentine et 122,4 Mt au Brésil, le bilan dans cette région perdrait plus de 4 Mt par rapport au mois dernier, ce qui reste néanmoins insuffisant selon les dires des producteurs locaux.
Pour parfaire le tout et accélérer la hausse, il fallait attendre la publication des avancées de semis américains. Pour cause, les semis de maïs s’affichent à 36 %, soit 9 points de plus que la semaine passée quand les opérateurs attendaient 39 %. Si le retard n’est que de 3 points par rapport aux attentes et à l’année passée, les pluies annoncées sur la Corn Belt ne sont pas de nature à rassurer les producteurs. Côté soja, 25 % de la sole est emblavée contre 28 % attendue. En blé de printemps, la progression dépasse les attentes de 2 points avec 47 % de semés. Enfin en blé d’hiver, les conditions de culture s’améliorent d’un point à 50 % de bon à excellent.
Marché mer Noire
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